dimanche 13 juin 2010





En cours de construction , merci de votre compréhension



Atelier du 7 juillet 2010




Ses ailes fondent et l'enfant s'effondre.
La fleur et le léopard accourent aussitôt.
L'enfant ne les voit pas ; dans ses yeux, c'est comme l'âme à la dérive.
Deuxième abîme.
Le léopard approche et susurre à l'enfant :
-Qu'est-ce qui fait fondre tes ailes ?
Un abandon, une violence ou ton inconscience.
-Je ne sais pas.
-Un parjure, une lecture ou ta pliure ?
-Je ne sais pas.
Face au laconisme de l'enfant, le léopard, bien décidé à lui venir en aide n'abandonne pas.
Il réfléchit, se frotte les poils de l'oreille et se tourne vers la fleur. Après conciliabule, ils annoncent en choeur :
-Nous filons chez le roi.
Le roi ne fut pas étonné de voir arriver la fleur, le léopard et l'enfant.
Il était maître des destins. La fleur lui dit :
-Majesté, nous avons besoin de vous. Cet enfant a perdu ses ailes dans l'abîme. Le roi prit l'enfant sur ses genoux et lui murmura à l'oreille :
-As-tu une fleur préférée ?
L'enfant toujours épuisé acquiesça.
-La fleur le sait-elle ?
-Non, dit l'enfant.
Va le lui dire, reprit le monarque, ainsi tu sauras ce qui a fait fondre tes ailes, car quand la fleur l'aura appris, elle livrera ce secret. Puis prends dans tes mains des fleurs de prunier de lumière. Elles ont la vertu de se transformer en plumes dès qu'un innocent les touche.

Emu, le roi, se dit qu'il était très important de sauver cet enfant aux ailes perdues, si tôt, si jeune...Confiant en sa sagesse, il se sentait même très fier de pouvoir se dévouer à redonner des volutes à cet avenir envolé.
A.



Atelier du 21 juillet 2010


Ecoute

Une étoile est tombée
s'offrant à la rosée
Un enfant l'a cueilli

Et s'est réfugiée dans les ruines

Il aimait être au contact de ces
pierres heureuses

pierres mouillées
pierres délicieuses
pierres ailées

Il y posait l'oreille
pour mieux les écouter
Leurs murmures sans pareil
lui livrait les beautés

Et toutes les merveilles


D'un monde insoupçonné
le monde du début
Pas encore parcouru
Les origines d'avant l'homme
A l'enfant à l'affût

Chaman

Nous sommes au coeur de la vie
ouvre ton coeur, il te guidera
va, sans efforts et tu sentiras
l'invisible qui te guide de ses pas célestes
l'indicible dont ces ruines attestent
Il n'y a pas de limites,
l'univers est contenu dans ces pierres
l'essence même des rites
est de le mettre à découvert
L'énergie est là chaude intense
Et c'est pour cela qu'on offre nos danses.

Marie-Laurence



Atelier du 28 juillet 2010


Gorge

Des bisous de Luigi dans cette gorge enivrée
Là, sous les pins, il revit
Il se souvient des senteurs des âmes envolées, appelées par les anges

A Santorin, aux célèbes, il avait chaviré
les parfums chauds, humides et musqués de ces longues chevelures

L'écrivain imagine le dialogue intérieur
qui l'étreint

Il est trop tard pour les regrets !

La vie chaque jour avance vers le crépuscule des choses

A chaque jour la renaissance à travers l'humus

et les pages du Grand Livre s'écrivent

Marie-Laurence



L'envoll'an vol les années

Marilyne et Clark regardaient fixement le coucher de soleil. Depuis six mois maintenant ils étaient dans cet ailleurs, en dehors de la masse. Dans un univers Underground d'où sortaient au siècle dernier les films produits par le cinématographe.

Pour eux c'était le dernier coup, couché sur le papier cet inside propre aux désaxés. Ceux-là même que John Huston repérait en coulisse.

Dans le ranch, hors norme, de cette machine en panne, ils avançaient par à-coups sans se couler, sans se coucher, avec courage. Ils apprenaient à découdre, parfois sur un coup de tête ce qu'était le sel de la vie, histoire de voir ce qui en soi crée leur identité.

Aux alentours, la terre était sèche et le son du silence les amenait peu à peu à se demander autour de quel cou le lierre désaxé avait-il pris son envol?

La réponse paraissait encore loin. Une chose était sûre, une fois qu'ils l'auraient trouvé, plus rien n'aurait le moindre goût dans la gorge.

Ils ne pouvaient en découdre, l'après coup serait décisif, hors normes et les amènerait à quitter ses fauteuils aux grands accoudoirs, installés près de la cheminée de marbre blanc.

Après coup, le lierre avait suivi son propre chemin, le long du cou de chacun.
La tempête de sable avançait au loin, ils la regardaient curieusement tout en se dépêchant de faire rentrer les chevaux.

Fabrice