Juin 2010


 Atelier du 1 juin 2010


Pierrot, pourquoi tu me parles de requin ? 
-Bé, comme ça ! 
-Non, parce que les requins on les trouve dans le milieu aquatique, pas en pleine montagne.
-C’est l’air d’ici, l’effort de la ballade en ski, ou t’as forcé sur le coup la soif ?
-Pas vraiment, on peut parler d’autre chose, tu perturbes mon entonnoir à musique. Ton père est Japonais ? 
-Euh, oui ! j’ai toujours droit à des sushis, parfois quand je vais le voir, parfois quand il vient me voir. T’aime ça les sushis ?
-Méli-Mélo, moi le poisson cru, ça me fait des trucs dans les boyaux…

S.Camatta

Atelier du 8 juin 2010


La porte s’entrouvre sur des pieds en mouvement, les mains battent la mesure, la voix retentit ; il y a de la colère, de la tristesse dans ce chant Flamenco. Une émotion projette la chanteuse, danseuse sur le sol, à genoux, la tête levée, elle fixe le ciel, des larmes semblent couler sur ses joues.
Digne, la main sur sa hanche, elle tourne comme un toréador autour du guitariste, sa main frappe sa cuisse en même temps qu’elle frappe du pied. Son œil de chat luit, elle déclare son amour, ne semble pas vulnérable, elle rit aussi.

S.Camatta 


- Peux-tu me donner la bouteille de lait, s’il te plaît ?
- Pardon, je n’ai pas entendu. Qu’as-tu dit ?
- Je te demande de me passer la bouteille de lait….
- Mais qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi me dis-tu que je suis laid ?
- Je ne te dis pas que tu es laid, je te demande du lait.
- Ah, mais il fallait le dire plus tôt !
- Je te l’ai dit chéri, mais tu n’as pas compris.
- Bon, passons…
- Du lait avec des dramottes au petit déjeuner, c’est fameux !
- Des dra… quoi ?
- Des dramottes…
- Qu’est-ce que c’est que ça ?  
- Des dramottes, voyons ! Tu en as déjà mangées !
- Mais qu’est-ce que tu racontes ce matin ! Vraiment, tu m’agaces, je m’en vais!


Vaste horizon des mers du sud,
Horizon bleu et mouvant,
Dans le regard de l’œil du chat,
Je me noie.

Douceur veloutée,
Plaisir âpre et sensuel,
Je me perds dans le bleu,
Et puis, je m’enveloppe dans ce beau regard.

Ourlet de nuit, ourlet de lune,
La nuit tous les chats sont gris,
Mon secret n’a pas de couleur,
Et il reste tapi dans ce vaste horizon,
Pour toujours,
À jamais,
Pour la vie !

Isa

Atelier du 16 juin 2010


Je trace ce trait ou plutôt cette courbe,
Reliant un à un chaque points.
Frontière finie de l’arbitraire résolument rassurant
De coordonnées spatiales infinies.
Je suis là, dans l’espace qui m’entoure,
Mon doigt suit les reliefs, s’arrête sur,
Puis dessine les contours.
Aspiré par tout cet espace je devient tout petit,
Particule d’humain que je suis.
Perdu dans le vide de trop d’espace je m’imagine
Grand guerrier, avide d’espace, traçant dans la douleur
Et le sang les frontières inutiles d’une propriété.

Vintz



Ils se sont mis à lire cette lecture de hall de gare,
Celle qui commence comme elle fini. Ils se sont,
dans un mouvement absurde, mis à se parler. Tout doucement, entre les pages. L’enthousiasme que procure cette lecture les poussent dans le vide de leur histoire, celle que l’on raconte à tout le monde :
Le soleil, la pluie aussi, la beauté d’Isabelle et la tristesse de son chat. Avide de rien, vivant dans le néant, ils parlent encore, de ces livres que l’on empile le titre à
l’envers et que l’on couvre de bons sentiments.
Ils sont là, dans le tube de la pensée unique, se racontent
et nous raconte le livre. Ils se plaisent à tout dévoiler, tout leur talent d’interprète.
Vivement cet hiver.
Au feu les livres !

Vintz



Bienvenue parmi nous. Désormais, tu es des nôtres. Pour donner un sens à ta vie, respecte notre loi et nos commandements :

1 Tu n’auras pas d’autres dieux que l’argent
2 Tu convoiteras les biens de ton prochain
3 Tu honoreras les investisseurs et les actionnaires
4 Tu commettras la luxure
5 Tu soumettras les peuples aux lois du marché
6 Tu ne prononceras pas les mots solidarité et partage
7 Tu exploiteras les pauvres
8 Tu distribueras des produits toxiques à forts plus-values
9 Tu pilleras les ressources naturelles de la planète
10 Tu vénèreras les collections

A toi de jouer maintenant et merci de ne pas trahir notre confiance.

P.


Dis Mina, tu viendras avec moi ?
Tu sais je t’ai raconté……….
C’est beau là où je veux t’emmener !
Il y a 2 saisons : 1 pour toi, Mina, et 1 pour moi.
Tu verras c’est un très beau pays
Le temps n’est jamais gris,
Tout y est très joli, les gens sont tous gentils.
Dis moi Mina, viendras-tu avec moi ?
Pourquoi ne m’écoutes tu pas, Mina ?
Je te sens si loin de moi.
A côté de moi, mais pas du tout là.
Tu penses encore à lui, ma Mina
Tu le sais pourtant qu’il t’a déjà oubliée
En plus, il ne t’a jamais aimée.
Dis Mina, tu viendras avec moi ?
Veronique

Atelier du 22 juin 2010


18 h – le Bassin
C’est l’heure des gros bras, des fiers à bras,
des barbes à papa, des filles à papa
18 h – le Bassin
Retour des pinasses, calle basse
Marée montante, huîtres alléchantes
18 h – le Bassin
Départ 11 h : l’embarcadère, l’île aux oiseaux
Cabanes tchanquées, retour à l’arrivée
Le Bassin à 18 h
Le rendez-vous manqué, il n’était pas marqué
Comment as-tu pu l’oublier ?
Tu dis c’est le destin
Non c’est la fin, la fin sur le Bassin

Véronique



Il n’a pas envie d’être pour l’instant, il se dirige vers le bassin, 18 heures à sonné, ce n’est pas la fin, c’est un commencement. D’un pas chaloupé, il salue le caillou, l’escargot qui ensemble réalisent une chorégraphie coordonnée. L’homme penché s’est redressé, continue à marcher puis prend place sur le sable, décide de s’en rapprocher et bascule raide allongé ; un moment de solitude s’impose avant de repartir, plus tard, il ira voir si sur le bassin le monde existe après 18 heures.

S.Camatta